Les conflits dans la fratrie

Les conflits dans la fratrie

Une famille c’est une sorte de micro-société et c’est tout à fait normal que les enfants se heurtent à la présence des autres, ce qui entraine de la jalousie et des conflits. Et entre un aîné qui doit apprendre à laisser une place au plus petit, et celui-ci qui veut imposer sa présence, les bagarres deviennent incontournables.

Pour rendre ces chamailleries bénéfiques au développement des enfants nous devons éviter de trop laisser faire en disant que ça va se régler tout seul, mais aussi éviter  de trop intervenir, notre rôle et de comprendre leurs énervements et de les accompagner dans la résolution du problème.

Comment éviter les conflits dans la fratrie ?

Malgré la bonne volonté des parents, certains de leurs comportements inconscients favorisent les chamailleries.

Voici quelques attitudes à suivre pour favoriser l’entente entre les enfants et surtout leur apprendre à gérer les conflits et à trouver des compromis sans l’aide d’autrui.

1- Consacrer des moments individuels

Pour diminuer la jalousie dans la fratrie, il est très important de passer du temps avec chaque enfant seul, et de lui accorder l’attention dont il a besoin.

2- Ne pas comparer les enfants

« Il a marché très tôt », « Sa sœur été beaucoup plus calme », « Il mangeait mieux que sa sœur lorsqu’il avait son âge » … Il ne faut jamais comparer vos enfants, que ce soit en leur parlant ou en parlant d’eux, car ceci renforce l’esprit de compétition entre eux et l’enfant se sentira moins aimé que l’autre.

3- Il n‎’y a pas d’Egalité dans la fratrie

L’égalité ne rime pas toujours avec justice parce que chaque enfant est différent et n’a pas les mêmes besoins que son frère ou sa sœur : « Ton frère a pris plus de frites parce qu’il est plus âgé, et donc son appétit est plus grand».

Isabelle Filliozat

Psychothérapeute, écrivaine et conférencière.

Donner la même chose, c’est donner moins ! Essayer à tout prix de donner la même chose (le même temps, les mêmes jouets, les mêmes cadeaux, etc.) est frustrant pour les enfants. Ils ont l’impression qu’on donne à hauteur des besoins des autres enfants et pas des leurs qu’ils estiment supérieurs.

4- Écoute et empathie

Généralement lors d’une dispute les parents cherchent à tout prix à arrêter les cries en confisquant la cause de la dispute ou en séparant les enfants. Ceci est efficace pour un retour au calme rapide, certes, mais les enfants restent frustrés, se sentent opprimés et chercheront vite un autre prétexte pour engager la dispute de nouveau.

Il est donc important de montrer de l’empathie envers eux, d’écouter leur ressenties et de les aider à les formuler : « Tu es très furieux contre ton frère parce qu’il a pris ton jouet », « Tu as pris la voiture le premier et tu n’as pas envie de partager », « Tu as vu le jouet chez ton frère et ça t’as donné envie de jouer avec ».

Cette démarche soulagera les enfants et vous aidera à mieux comprendre et résoudre le conflit.

5- S’exprimer et trouver une solution

Maintenant que chaque enfant s’est libéré de sa colère, il est important de leur faire comprendre que nous nous exprimons avec des mots et non pas avec des gestes ou des cris et insultes. Nous les aiderons à formuler des mots l’un envers l’autre : “Je suis très triste parce que tu as cassé mon château, je veux que tu me le reconstruises.”, « je ne suis pas contente parce que tu as pris mon jouet, je veux que tu me demande pardon ».

Vous pouvez aider les enfants à trouver une solution juste pour tout le monde, sans privilégier l’un d’eux : « et si on joue ensemble avec ce camion ! allez ! toi tu es le mécanicien et moi le chauffeur », « nous allons mettre un chrono; dès que ça sonne on échange nos jouets » … peu à peu l’enfant apprendra à trouver des compromis dans le respect des deux parties, et cela sans votre aide.

Isabelle Filliozat

Psychothérapeute, écrivaine et conférencière.

Une règle à retenir : ni juge, ni arbitre, ni avocat mais « médiateur ». Cela permet de guider les enfants dans l’apprentissage de la gestion des conflits.

Quand Faut-il s’inquiéter ?

Du moment que la rivalité alterne avec la complicité, tout va bien ! Par contre, si vous remarquez de la violence verbale ou physique il faut intervenir non seulement pour corriger le comportement de l’enfant mais surtout pour chercher les attitudes inconscientes en cause (parents violents, agression à l’école, disputes fréquentes entre les parents, ..).

Ajouter votre commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Partages
Partagez
Tweetez
Enregistrer