Comment éviter les crises
Dans un article antérieur, nous avons vu que les punitions sont à bannir si vous ne respectez pas certaines conditions, et que les châtiments abusifs sont inutiles, dangereux et contre productifs (voir aussi cet article tout aussi intéressant: La punition; inutile et nocive).
Les réactions par rapport à ces deux articles sont assez similaires, et nos lecteurs/lectrices s’unissent pour dire qu’il est difficile d’appliquer concrètement la dite « éducation positive », et qu’on est vite pris par nos émotions.
Notre solution: « Mieux vaut prévenir que guérir », nous allons donc essayer de proposer des astuces pour éviter les crises de colère et les disputes, et en conséquence éviter les punitions.
1- Prévenir avant le changement :
Il est primordial d’expliquer à l’enfant les consignes a respecter, et le prévenir à l’avance de la conséquence s’il n’obéit pas. Il serait injuste de le punir parce qu’il a enfreint à une règle qu’il ne connaissait pas.
Par exemple : Nous n’allons pas punir un enfant parce qu’il joue au ballon à la maison sans lui avoir au préalable expliqué que c’est dans le jardin qu’il faut pratiquer ce genre d’activité.
Très important aussi: il faut prévenir l’enfant avant tout changement d’activité et ne pas l’interrompre de manière brusque durant son jeu ou son occupation, exemple: « On rentre à la maison dans 5 minute mon chéri !).
Essayez ! ça vous évitera un bon nombre de crises.
2- Exprimer sa confiance :
En employant des messages comme « je compte sur toi pour mettre la table », « je te laisse ranger le Lego, je sais que tu le fais très bien », ainsi l’estime de soi chez l’enfant est renforcée, et il ne voudrait surtout pas vous décevoir.
3- Proposer un choix :
Pour combler le besoin de s’affirmer chez l’enfant, nous le laissons trancher entre deux choix « guidés ».
L’idée est simple : vous fixer votre objectif, vous chercher deux moyens différents pour y parvenir, et vous le laisser choisir entre ces deux moyens. Par exemple, nous voulons que notre enfant porte ses chaussures, nous lui proposerons donc deux choix : « tu veux mettre tes chaussures tout seul ou tu veux que je t’aide ? ». Ou encore si nous voulons qu’il mette ses vêtements nous lui donnons deux tenues et nous le laissons choisir.
Laissez libre cours à votre imagination ! : « Tu veux te brosser les dents de haut en bas ou bien de bas vers le haut ?», « Tu veux manger comme un lion ou comme un crocodile ? » …
Vous remarquerez qu’en proposant différents choix nous orientons le regard de l’enfant vers la manière de faire une tâche et le détournons de l’action en soi. Ainsi, la tâche est accomplie, vous êtes heureux, et l’enfant est satisfait par ce qu’il a eu la chance d’exercer son pouvoir (droit) de choisir, et tout le monde est content.
Vous trouvez que c’est manipulateur ? peut-être… mais c’est surtout très bénéfique pour l’enfant, et lui donner une marge de manœuvre aidera son développement affectif et renforcera son estime de soi.
N’oubliez pas, un enfant a besoin de s’affirmer et d’exercer son autorité, tout a fait comme un adulte, si vous ne lui laissez pas l’occasion de le faire il le fera en s’opposant à vos ordres, en criant et en répétant NON mille fois par jour.
4- Se mettre d'accord :
Il s’agit là de fixer une limite en coopération avec l’enfant : avant d’ouvrir la télé -par exemple- nous fixons un temps limite. Pareil au manège, nous fixerons un nombre d’attractions à faire.
N’hésitez pas à combiner avec le premier point, après chaque attraction nous lui rappelons le nombre de jeux restant.
5- Lui prêter attention :
Au magasin, lorsque votre enfant veut un jouet ou des sucreries, ne vous contentez pas de refuser, mais plutôt montrez-lui que vous faites attention à ses besoins; proposez-lui par exemple de noter ce qu’il veut, et que lorsque l’occasion se présentera il choisira un cadeau de son choix.
Le but est de prendre le temps de comprendre ce qu’il désire (cela concerne le parent) et de vraiment y prêter attention (cela concerne le petit), et surtout n’oubliez pas de l’exprimer à votre enfant : « hmm ça a l’air bon ce bonbon ! mais dommage il contient trop de colorants », « Il est super ce jouet ! mais c’est noté « 4 ans », c’est pour les tout-petits ! », et sachez que parfois il suffit juste de dire : « Ohh c’est vrai qu’il est chouette ce jouet, tes choix sont toujours aussi merveilleux mon brave !»
Il est à noter que pour éviter les punitions il n’est, en aucun cas, questions de céder aux caprices et d’acheter tout ce qu’il demande, ça c’est du laxisme et du laisser-aller. L’éducation positive n’essaye pas de supprimer les limites et les règles, mais de changer la manière d’agir pour les respecter.